Pourquoi un syndicat ?
1 – Le titre d’hypnothérapeute n’est pas protégé
Aujourd’hui n’importe qui peut, du jour au lendemain, se déclarer hypnothérapeute et s’installer en tant que tel. Cela sans aucune garantie de formation ni aucun contrôle. A l’évidence il y a là mise en danger éventuel des patients. Par exemple nous savons que la psychose est considérée comme une contre-indication. Mais encore faut-il dans son parcours avoir appris à reconnaitre les différentes formes psychotiques. D’où l’importance de proposer un cadre, à l’image de la législation sur le titre de psychothérapeute.
Mais quel cadre ? Les choses ne sont pas simples. On connait en France l’importance des diplômes officiels, c’est-à-dire des diplômes d’état. Le paradoxe est que ces diplômes d’état, à l’image du reproche fait à l’ensemble de l’université française, sont trop coupés de la réalité pratique. On demande cinq ans pour obtenir le titre officiel de psychologue, certes, mais ces cinq années ne préparent pas suffisamment à la pratique des métiers d’aide, même si, comme moi, on peut se targuer d’un titre de psychologue clinicien. Les études officielles étant mal faites, elles ne donnent pas la compétence à accompagner en thérapie. De la même manière, les longues études de médecines font l’impasse sur l’accompagnement et l’aide psychologique.
C’est donc une évidence que certaines personnes qui n’ont aucun diplôme officiel vont mieux accompagner, aider, que celui qui sort de la fac, et qui se serait contenté de ce qu’il y a appris. Là encore on peut continuer la comparaison psychothérapeute sauvage/psychologue officiel. Celui qui avait à ses frais suivie de couteuses formations en hypnose, sophrologie, EMDR, EFT, AT, relaxation, PNL, systémique, thérapie familiale, TCC, thérapie brève orientée solutions, etc. avait largement plus d’efficacité que le psychologue purement universitaire.
Certaines personnes, mais pas toutes… En effet, on peut être effrayé par le piètre niveau de formation ou de connaissance médicale ou psychologique de certains psychothérapeutes ou hypnothérapeutes improvisés. Outre le danger déjà précité de faire de l’hypnose à un schizophrène, on peut citer le cas de ceux qui voit de la psychosomatique dans toute douleur physique et qui vont passer à côté d’une tumeur cancéreuse, faisant ainsi perdre un temps précieux dans une prise en charge nécessaire.
Le constat actuel est qu’un certain nombre d’interventions, de questions, sur l’excellente page hypnose du Dr Philippe MIRAS (dentiste) font froid dans le dos… Ces questions ou commentaires sont parfois le reflet d’un manque évident de formation, de culture médicale ou psychologique. Cela de la part de praticiens qui s’autorisent à recevoir des patients. Ce groupe compte 14000 membres à ce jour et est donc largement représentatif. Je vous le conseille si vous n’en êtes pas encore. http://www.facebook.com/home.php#!/groups/Hypnose.philippemiras/
2 – La formation n’est pas encadrée
Le souci supplémentaire est que la formation elle-même n’est pas encadrée. Trop d’écoles ont pour seul critère d’admission : « avez-vous un chéquier ? Si oui vous ferez un bon élève hypnothérapeute. »
Qui plus est certaines écoles délivre un diplôme en un seul week-end, là où d’autres le font au bout d’un mois. De deux à trente jours pour un même diplôme. Diplômes qui ne peuvent être en vérité que des attestations, des certificats, de formations suivies. En effet en France seuls font foi les Diplômes d’Etat, et même un Diplôme Universitaire, s’il rassure, ne reste qu’un diplôme privé sans réelle valeur. Quant aux appellations empruntées à la PNL, de praticien, maitre praticien, etc. elles n’ont de valeur que celle qu’on veut bien leur donner.
A chaque école son système interne. A l’évidence, il serait bon pour tous de proposer une uniformisation, mais sur quelle base ?
Là encore les choses ne sont pas simples. Car, chacun, à la tête de son école voudra y garder ses propres intérêts, qu’il soit purement financier (des dizaines de milliers d’euros annuel), qu’il soit de pouvoir ou encore d’égo. C’est une chose connue dans les milieux de formations, à quel point il est difficile de communiquer humainement avec les soi-disant spécialistes de la communication humaine… Les vrais adultes sont rares.
La confédération francophone d’hypnose et de thérapie brève représente une première et excellente tentative de regrouper les écoles. Mais elle n’échappe malheureusement pas au travers cités au-dessus. Qui plus est, elle est très, voire purement médicale.
3 – L’hypnose n’est pas que l’hypnothérapie
Jean GODIN disait il n’existe pas une hypnose mais mille hypnoses. C’est pour cela que notre site s’appelle hypnoses au pluriel. Il proposait le concept d’hypnose de culture : nous trouverons dans l’hypnose ce que nous y mettons, ce que nous y cultivons. Si je cultive la soumission comme en hypnose de spectacle je recueille de la soumission, si je cultive la créativité inconsciente comme en hypnose éricksonienne, j’y recueille de la créativité.
Dans nos formations, nous avons à nous adapter aux besoins et aux demandes variées de chaque professionnel de santé. Il n’en va pas de même pour l’urgentiste qui veut une réponse rapide à la douleur aigüe ou pour le psychologue qui va pouvoir recevoir son patient chaque semaine et avoir le temps confortable d’élaborer sa stratégie thérapeutique. D’où notre ambition d’enseigner ce que j’appelle l’hypnose 4X4, tout terrain.
Si l’hypnose est utilisée différemment par le psychologue et le dentiste ou le médecin, en fonction de leur métier respectif, elle est aussi utilisée pour le divertissement, le coaching sportif ou managérial, la pédagogie, le développement artistique. Et aujourd’hui avec le développement d’internet, la profusion de vidéos sur Youtube et autre plate-forme, on ne compte plus le nombre d’autodidacte de l’hypnose dans tous les domaines.
4 – Unissons nos réflexions et nos forces plutôt que de les opposer
J’ai proposé l’an dernier une formation qui a fait polémique. En effet j’y ai invité un hypnotiseur de spectacle à partager avec nous son savoir-faire dans le domaine de la transe profonde, et de l’induction rapide, voire instantanée… Cela ne veut pas dire que je cautionne l’hypnose de spectacle. En effet comme dans tous les milieux professionnels on trouve de tout, des biens et des moins biens. Ainsi tous ceux qui ont assisté au spectacle de Messmer ont pu être choqué par le peu de soins qu’il prend de ses cobayes, et d’une réelle mise en danger d’autrui, dans un grave manque d’éthique. En effet il suggère la présence de requin par exemple sans se soucier de savoir si les gens sont phobiques ou pas, et j’ai personnellement vu et secouru à son spectacle des gens qui démarrait une crise panique parce que leur mains restaient collés après un test de suggestibilité, ou encore qui se sentait paralysé et incapable de reprendre leur contrôle personnel. Il est évident que Messmer n’est pas un hypnothérapeute, ce qu’il affirme pourtant avoir été. Il fait du spectacle et de l’argent, beaucoup d’argent. Le reste et en tous cas la personne humaine le soucie moins.
Maintenant des médecins, des urgentistes ou d’autres, ont trouvé bénéfice à aller se former chez Raymi Phénix ou chez Gérome Ettzevoglov, pour justement apprendre des techniques utilisées essentiellement dans le monde du spectacle. Et si nous prenions simplement le meilleur des compétences et des savoir-faire de chacun, cela dans le seul intérêt du patient ?
5 – Que l’intérêt final du patient, du client soit notre seul guide
C’est dans cette optique que j’ai proposé à plusieurs de monter un nouvel organisme. Cela afin de faire en sorte d’améliorer le niveau global de nos formations, de le réfléchir ensemble sans exclure l’apport de qui que ce soit à priori. C’est l’objectif de ce syndicat.
Tous, professionnels de santé ou non, nous avons quelque-chose à apporter. Au lieu de se battre, de se critiquer, réunissons le meilleur des deux mondes dans l’intérêt final du patient et de l’hypnose.
Qui plus est des écoles comme l’IFHE d’Olivier Lockert, l’ARCHE de Kevin Finel, Psynapse de Philippe Vernois ou l’ECH de Dany Dan Debeix, forment chaque année à elle quatre, plusieurs centaines de stagiaires (plus de 1000). Nous ne pouvons purement et simplement pas les ignorer, comme le fait la CFHTB qui refuse tout dialogue et faire comme si ces milliers d’apprentis hypnotiseurs n’existaient pas. (Apprenti au sens noble, aucune péjoration de ma part). Déjà pour la simple raison qu’ils ont l’entière liberté de s’installer hypnothérapeute, et qu’il s’agit dès lors d’offrir des possibilités de formations continues et/ou de supervisions cohérentes, en fonction de la formation initiale de chacun.
Alors tous ensembles réfléchissons à l’avenir de notre profession et de notre Titre, avant que d’autre ne le fasse à notre place et nous impose quoi que ce soit. Avec pour seul fil conducteur je le répète l’intérêt final des patients/clients.
6 – C’est pourquoi nous vous proposons l’adhésion au syndicat de l’hypnose
Ce syndicat regroupe des écoles diverses et variées chacune y apportant dans un esprit d’ouverture et de dialogue sa personnalité et sa richesse. Nous réfléchissons ensembles à ce qui semble être les ingrédients important d’une formation à l’hypnose. Pourquoi pas à adopter une définition commune de l’hypnose. (Il me semble un peu gênant sur le plan scientifique que chaque école réinvente sa définition de l’hypnose…)
Ce syndicat regroupe les praticiens de l’hypnose et propose au public une large liste de praticiens issus des différentes écoles.
Ce syndicat invite aussi dans son organigramme les autorités de tutelles et à l’autre extrémité des patients/clients représentants des usagers de l’hypnose.
Chacun y a un rôle actif, et est invité à s’investir pour réfléchir le présent et l’avenir de notre profession. Le bureau est en cours de constitution, rejoignez-nous activement.